Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j’ai, que j’ai.
Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire ! où-vis-je ? où vais-je ?
Tous ses espoirs gisent gelés :
Je suis la nouvelle Norvège
D’où les blonds ciels s’en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.
Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À tout l’ennui que j’ai, que j’ai !…
Le poème le plus connu de toute la littérature québécoise, rien de moins.
1. Pouvez-vous identifier un vers dans lequel Nelligan utilise la figure de style du pléonasme ?
2. Dans le vers « Tous ses espoirs gisent gelés » est-ce que Nelligan utilise une assonance ou une allitération ?
3. Quel effet produit sur vous la répétition des mots « que j’ai, que j’ai »? Expliquez.
4. De quel type sont les strophes du poème Soir d’hiver ?
5. En jouant sur le rythme et le ton de la voix pouvez-vous lire ce poème comme s’il était un secret que vous révéliez ?
Activité d’écriture
En vous inspirant de la température qu’il fait, écrivez un poème qui parle des émotions que vous ressentez actuellement.
Liens utiles
Soir d’hiver chanté par Claude Léveillée :
Documentaire sur Nelligan réalisé par Arthur Rubinstein
Émile Nelligan, (1879-1941), « Soir d’hiver », Poésies complètes, 1952.